C’est une première en France : une salle d’escalade a dû fermer ses portes non pas à cause d’un incident technique, mais suite à une mobilisation historique de son personnel. À Climb'Up Aubervilliers, l’exaspération accumulée face à des conditions de travail jugées inacceptables a fini par exploser, poussant les employés à un mouvement de grève sans précédent, soutenu par la CGT. Manque de moyens, salaires insuffisants, management oppressant… les revendications sont nombreuses, et les travailleurs de l’escalade semblent avoir atteint un point de non-retour.

Des revendications claires et pressantes
Moniteurs, hôtes d'accueil et ouvreurs ont cessé le travail pour dénoncer une dégradation de leurs conditions de travail et des pratiques managériales jugées toxiques.
Parmi leurs principales revendications :
Conditions de travail insuffisantes : hygiène négligée, matériel laissé à l'abandon, absence de formations sécuritaires.
Management oppressant : surveillance abusive, dénigrement des employés, climat de méfiance.
Salaires gelés : aucune revalorisation malgré des horaires contraignants (week-ends et jours fériés).
Efforts physiques non compensés : les ouvreurs, soumis à des charges lourdes et à des efforts intenses, ne disposent d’aucun aménagement ou prise en charge pour leurs soins.
Absence de tickets restaurant : une revendication de longue date, toujours ignorée.
Un mouvement qui fait bouger les lignes
Cette grève ne se limite pas à Climb Up Aubervilliers. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large où les travailleurs de l’escalade indoor revendiquent de meilleures conditions et une reconnaissance de leur métier. Alors que la discipline se professionnalise et attire un public croissant, les salariés estiment que leurs conditions de travail ne suivent pas cette évolution.
L’entreprise affiche des valeurs de bien-être et de dépassement de soi, mais la réalité vécue par ses employés semble en décalage. Les grimpeurs, fidèles clients de la salle, sont aussi concernés : un personnel en souffrance ne peut garantir un environnement sécurisé et propice à la progression.
Quelles perspectives ?
Pour l’instant, la direction de Climb Up reste discrète. De leur côté, les salariés grévistes reçoivent de nombreux soutiens, et leur pétition circule activement. Faute de solutions rapides, cette mobilisation pourrait marquer un tournant dans l’histoire de l’escalade indoor en France.
Ce mouvement soulève aussi une question plus large : celle des conditions de travail dans les structures sportives privées. L’escalade, devenue discipline olympique, doit évoluer sans sacrifier ceux qui rendent cette pratique accessible au grand public.
Un appel à l’action : signez la pétition pour un changement urgent
Leur grève n’est pas seulement un cri de colère, mais un appel à la prise en compte de leurs revendications légitimes. Une pétition a été lancée pour faire entendre leur voix et obtenir des améliorations concrètes. En tant que moniteurs, ouvreurs ou hôtes d'accueil, leur engagement est essentiel à la qualité de l’expérience client, mais ils méritent aussi une reconnaissance équitable de leur travail.
Soutenir ce mouvement n’est pas seulement un acte de solidarité ; c’est un engagement pour un futur où l’escalade indoor sera plus respectueuse des travailleurs qui la rendent possible.
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